« Frida Kahlo, au-delà des apparences ». Entrez dans l’intimité de l’Artiste mexicaine.

Le Palais Galliera célèbre l’artiste mexicaine avec l’exposition Frida Kahlo, au-delà des apparences. Une visite dans l’intimité de l’artiste, présentant plus de 200 objets provenant de la Casa Azul, la maison où elle est née et a grandi. Une précieuse collection rassemblant robes traditionnelles Tehuana, colliers précolombiens qu’elle collectionnait, exemplaires de corsets et prothèses peints à la main, correspondances, accessoires, cosmétiques, médicaments… Effets personnels mis sous scellés à sa mort, en 1954, par son mari le peintre muraliste mexicain Diego Rivera, et redécouverts cinquante ans plus tard. L’exposition retrace la manière dont l’artiste a travaillé son image de par son héritage culturel et son expérience du handicap. Dans un parcours à la fois biographique et thématique, le Palais Galliera met en lumière les différentes facettes de Frida Kahlo.

Première section, l’on découvre son enfance à Coyoacán, ses premières affinités avec la photographie, initiée par son père, ses premières expériences en tant que modèle, les différents événements qui ont marqué sa vie comme son grave accident qui l’obligea à rester alitée pendant des mois et à abandonner ses études de médecine (ce qui l’amènera à la peinture) ou encore son mariage avec l’artiste de renommée internationale, Diego Rivera dont elle dira: «J’ai eu deux accidents graves dans ma vie. L’un dans lequel un tramway m’a renversée. L’autre, ce fut Diego.».

Frida Kahlo par Toni Frissell,Vogue US, 1937. © Toni Frissell, Vogue / Condé Nast

De galerie en galerie, on parcourt sa vie. La Casa Azul, l’endroit où elle a vécu la majeure partie de sa vie et où elle est décédera en 1954. Rénovée par les époux, décorée d’objets reflétant leur attachement à tout ce qui était mexicain (art populaire, sculptures préhispaniques, peintures votives…), la maison deviendra un centre culturel, attirant des personnalités venues du Mexique et d’ailleurs, parmi lesquelles Léon Trotski et André Breton, arrivés dans le pays à la fin des années 1930.

Son expérience américaine et la première fois qu’elle quitte le Mexique pour accompagner son mari Diego Rivera à «Gringolandia», comme elle surnommait les États-Unis. À San Francisco, elle est photographiée par de grands photographes, elle y façonne son style Tehuana si singulier. C’est à ce moment qu’elle commence à peindre plus sérieusement. En 1938, Elle reviendra à New York comme une artiste à part entière, avec une première exposition personnelle à la Julien Levy Gallery. 

Ses début à Paris en janvier 1939 à la Galerie Renou et Colle, une exposition collective intitulée Mexique, où sont présentées dix-huit de ses œuvres. Un accueil chaleureux lui sera fait par de nombreux artistes de renom présents au vernissage. Elle écrira: «bien des félicitations pour la chicua, dont une énorme embrassade de Joan Miró et de grands compliments pour mon œuvre de la part de Kandinsky, des félicitations de Picasso, Tanguy, Paalen, et d’autres “pointures” du Surréalisme ». C’est cette même année, que l’État français fera l’acquisition pour la première fois d’une œuvre d’une artiste mexicaine: The Frame (Le Cadre), un autoportrait de Frida Kahlo. 

The Frame, Frida Kahlo, 1938 © Centre Pompidou

Sa convalescence après l’accident qui faillit lui coûter la vie, à l’âge de 18 ans: alitée, elle commence à peindre à l’aide d’un chevalet pliant et d’un miroir, encastrés dans le baldaquin de son lit. «Je me peins moi-même parce que je suis si souvent seule», déclare-t-elle. L’autoportrait deviendra un aspect essentiel de son art. Frida Kahlo subit des dizaines d’opérations, pour soulager ses graves problèmes de santé et ses douleurs. Contrainte de porter des corsets et d’autres appareils médicaux, elle les décore et les transforme en œuvres d’art, élaborant l’image de son corps handicapé. Frida a toujours su conservé le contrôle de son apparence, dans sa vie, dans ses photographies et dans son art, en révélant et dissimulant à la fois ses handicaps et ses capacités exceptionnelles. 

Frida en corset par Florence Arquin

Ses autoportraits,  photographies en tant que modèle et ses tenues vestimentaires, composées avec soin, ont construit la légende. Adolescente, Frida s’habillait de façon non-conventionnelle pour exprimer sa personnalité, vers 20 ans, elle adopte les tenues traditionnelles mexicaines qu’elle portera toute sa vie: blouses brodées, leurs jupes longues, coiffures élaborées et rebozos (châles tissés) seront son interprétation personnelle de sa mexicanité. Ses tenues faisaient partie intégrante de sa vie, de son art et de son identité.

Châle, huipil et jupe. © Museo Frida Kahlomporain

La visite se termine sur l’exposition-capsule montrant l’influence de l’artiste sur la mode contemporaine. Frida Kahlo est devenue une icône culturelle de renommée mondiale, une muse pour la mode, inspirant les créateurs contemporains par ses  différents symboles identitaires. On y retrouve les créations de Jean Paul Gaultier, Yohji Yamamoto, Maria Grazia Chiuri pour Dior, Alexander McQueen pour Givenchy, Rei Kawakubo pour Comme des Garçons, Riccardo Tisci pour Givenchy, Karl Lagerfeld pour Chanel…

Ensemble Comme des Garçons, Printemps-Été 2012, collection «White Drama». Collection du Palais Galliera, Paris. © Courtesy of Comme des Garçons, SS 2012

 

Fida Kahlo, au-delà des apparences
Jusqu’au au 05 mars 2023
Exposition Capsule 
Jusqu’au 31 décembre 2023
PALAIS GALLIERA, MUSÉE DE LA MODE DE PARIS
10, avenue Pierre Ier de Serbie, Paris 16e
www.palaisgalliera.paris.fr