Walter AstraL: ROCK PSYCHé, techno et banjo
Hyperdruide est une aventure à la poursuite d’un son. Un son qui allie avec justesse le rock psyché de Tino et le groove technoïdale de Tristan. C’est aussi un EP qui désire combiner des thématiques cosmiques, celle des éléments, l’eau, le feu, l’air, la Terre ; avec des sujets quotidiens, ce que les humains traversent au travers de leur vie, la naissance, l’amour, l’inspiration, la mort. De ces rencontres contrastées se construit une entité qu’ils ont nommé Walter Astral. Où druidisme, loufoquerie, réflexions et «no reason» se mêlent pour donner naissance à Hyperdruide, un «EP voyage» qui raconte une histoire lucide sur des sonorités hallucinées. Un premier essai pop, sur de la musique hypnotisante, où le corps danse et l’esprit se questionne.
Une petite présentation en quelques mots?
Tristan: Je suis Tristan, j’ai 29 ans et je fais de la musique dans Walter Astral. Je suis plutôt la partie électronique du « band ».
Tino: Je suis Tino, j’ai 29 ans. je fais de la guitare et du banjo dans Walter Astral. je viens plutôt du roch psyché. Et j’adore les montagnes russes avec Tristan.
Avant Walter Astral, vous faisiez de la musique chacun de votre côté. comment s’est formé le duo?
Tristan: On était sur Paris, le deuxième confinement tombe et je propose à Tino de venir avec moi dans la maison de mon père, vers Sancerre, pour passer du temps à la campagne plutôt que de rester à Paris, enfermés dans un appartement. On a ramené nos instruments, on avait chacun notre petit studio, on faisait du son seul ou ensemble. La rencontre musicale s’est faite au travers d’un jam, c’est à ce moment que le morceau Le Feu a été composé. On avait gardé ce jam sur l’ ordinateur et gardé dans un coin sans penser faire un groupe. L’idée est venue après, quand on a rencontré Luke Anger, notre manager, qui s’occupe du label Abbess Records. Il a écouté cette démo et nous a dit: « C’est énorme mec! Vous voulez pas faire un groupe? » Nous l’avions fait de manière tellement naturelle, sans se projeter, qu’on s’est dit: « Ben ouai, carrément! Pourquoi pas? » Et cela fait maintenant plus d’un an qu’on a pris la route ensemble.
Donc l’idée ne vient pas de vous…
Ce n’est pas nous qui gérons, le chemin était tracé. Notre destiné!
Pourquoi Walter Astral?
Tino: Walter Astral, c’est un moment très mystique de notre vie. On vivait en colloc, dans cette petite maison d’ermite. On dormait clairement tous les soirs ensemble. Une vraie vie de musiciens soudés. Un matin, j’étais devant mon bol de céréales et Tristan qui venait de se lever me dit qu’il a fait un rêve incroyable, complètement dingue!
Tristan: Je me réveille et je lui dis: « J’ai fait un rêve qui commençait de manière hyper banale mais c’est exactement ce qu’on est en train de vivre là, devant nos bols de Cheerios. Sauf que d’un coup, mon bol de céréales commence à tourner à toute vitesse et un bateau à 3 mâts surgit… » Et là, Tino me dit qu’il a fait exactement le même rêve!
Tino: De ce bateau sort un petit mec qui nous dit « Salut les gars, c’est Walter Astral! » On a fait le même rêve avec ce petit gars qui nous dit « Walter Astral »! C’est devenu notre mentor. On l’a rencontré une seule fois, dans notre rêve mais on espère le revoir un jour.
Quelles sont vos influences musicales ou autres?
Tino: J’ai un groupe à côté, Polycool, très inspiré du rock indé, de Connan Mockasin à Metronomy. J’écoute cette scène britannique et américaine de pop. Je pourrais aussi citer le cinéma allemand des années 20.
Tristan: Moi, c’est plus la musique électronique. Je pense qu’on se retrouve avec le rock, les King Gizzard par exemple, sont notre référentiel sur pas mal de choses. On aime beaucoup leur musique. En 2010-2011, j’ai découvert la techno minimale venant directement de Berlin, avec les labels comme Minus. Ca m’a mis une claque! J’ai toujours fait de la musique proche de la transe, avec un minimum d’information. C’est un truc qui traverse les âges. J’ai toujours ça en référent. J’en parle rarement mais j’écoute énormément de hip-hop français! Je ne pense pas que cela transpire dans notre musique! Mon top Spotify, c’est genre Alpha Wann, King Gizzard et après de la techno avec des noms hypers étonnants. Comme tout le monde, on écoute un peu de tout. Autre que la musique, je pense que le grand artiste français qu’on a en ce moment, c’est Quentin Dupieux. Une musique extraordinaire. C’est quelqu’un de très important pour nous.
Vous avez fait une reprise de Philippe Katerine, qu’est-ce que vous inspire le personnage?
Il est énorme: artiste, musicien, dessinateur, acteur… Il sait tout faire ce Monsieur! Et il le fait en restant toujours lui-même, il ne change jamais de personnage. Il a touché à plein de styles différents mais ça reste du Katerine et ça c’est fort! Il personnifie sa musique. On aime beaucoup! Quand on nous a dit de faire une reprise pour Basic, on s’est dit: « Philippe Katerine, obligé!! »
Votre musique est un mélange de pop, rock psyché, techno et banjo… A première vue, cela semble un peu improbable et pourtant ça marche. Comment avez-vous réussi ce tour de main?
Tino: Ca nous est un peu tombé dessus. Comme disait Tristan, on travaillait chacun de notre côté avec nos objectifs personnels et quand on jamait, c’était dans une liberté pure, on avait envie de tester plein de choses, influencés peut-être par nos albums du moment. J’ai l’impression que les chansons sont vraiment apparues de ce truc improbable. On est parti dans une direction qu’on ne connaissait pas. C’est le cosmos! Cela aurait pu être un énorme « fail » mais ça a fonctionné! Apparemment les gens aiment bien!
Tristan: Ce n’était conscientisé. On ne s’est pas dit : « C’est ça qu’on va faire ». Le mélange naturel de nos deux univers a donné cette tambouille qui, c’est vrai, est un peu étonnante. On utilise des choses d’univers différents. Quand on a commencé à bosser sur cet EP, on n’avait pas de référentiel, on ne se demandait pas comment tel groupe avait fait ou comment tel artiste s’était débrouillé pour mélanger ces styles. On y est allé à tâtons. Je ne dis pas qu’on est les seuls à mélanger du banjo avec de la techno mais il faut avouer que ce n’est pas ce que l’on voit le plus sur le marché!
Pouvez-vous nous parler de votre EP, Hyperdruide?
Hyperdruide a commencé avec le Feu, c’est le premier morceau qu’on a fait. Encore une fois, ça s’est fait de manière très naturelle. On était en hiver, il faisait froid, il y avait un poêle dans notre studio. Tous les soirs, il y avait tout un rituel autour de ce poêle. On l’allumait, on coupait des bûches. C’était simple, on était très heureux. De là, on a écrit une chanson dans laquelle on parle de cet élément qui réchauffe et d’amour aussi. C’est là qu’est née l’idée des autres chansons de l’EP: on était inspiré par le mélange de ces éléments (l’eau, la terre, l’air) qui nous rappelaient cet état naturel, le calme loin de Paris. On aime travailler avec une thématique. On a essayé de faire une petite histoire, un EP qui reste dans son concept. Ca fonctionne très bien avec l’atmosphère « druidesque », le concept « elfique », les 4 éléments… toute cette dimension un peu mystique.
Votre univers tourne un peu autour du fantastique. Si votre musique était un film, quel en serait le titre?
Tino: Ce serait Wishmaster! Enfin oui et non… C’est le premier truc qui me vient et on en parle tout le temps! Il nous a beaucoup marqué mais est-ce que notre musique pourrait être ce film? Quand même pas! On n’est pas du tout à ce niveau épique! C’est une question difficile… Legend de Ridley Scott, une ambiance fantaisiste également et tous les éléments s’y retrouvent.
Tristan: On en a beaucoup parlé quand on bossait sur le clip de La Terre, on abordait tout l’univers de Jodorowsky, esthétiquement parlant, son travail nous touche. La Montagne sacrée par exemple, nous a beaucoup plu. Je dirais La Montagne sacrée et Rubber de Quentin Dupieux. Midsommar d’Ari Aster, dans cette belle esthétique qui est donné à la nature, les petites fées sous champignons… Je trouve qu’à certains moments Hyperdruide peut faire peur… c’est un morceau voyage, on peut se perdre dans toutes sortes d’émotions mais ce n’est pas non plus terrifiant! Ah…. n’oublions pas Twin Peaks!
Quels sont les projets à venir?
Tristan: On est en train de bosser sur ce qui ressemblerait à un album. On ne préfère pas se bloquer, peut-être que ce ne sera pas un album mais plusieurs EP. En tous cas, on travaille déjà sur pas mal de morceaux. On est inspiré. On a hâte de se lancer dans cette nouvelle aventure.
Tino: On est des petites piles éléctriques, on ne tient pas en place! On est toujours excité à l’idée de faire de nouvelles choses!
Hyperdruide I Walter Astral
Disponible sur toutes les plateformes
Crédit photo © Lucie Bascoul
You may also like
Hold On Darling, le nouvel EP de Macadam Crocodile
Après des années à avoir écumé les scènes nationales et internationales, Xavier Polycarp
RIVAGES, LE NOUVEL ALBUM DE BON ENTENDEUR QUI DONNE ENVIE DE S’ÉVADER
Après le succès de leurs deux premiers albums Aller-Retour, Minuit et portés par des titres intem
JUNIORE, LE RETOUR QU’ON ATTENDAIT
Dans l’océan foisonnant de la scène musicale française, un groupe émerge avec une aura env