Amaretto, premier album de fils cara

Fils Cara explore avec vulnérabilité un romantisme aux inspirations grunge. À 27 ans, il dépeint la complexité du monde qui l’entoure et son impact sur sa vie sentimentale, loin des clichés d’un amour utopique. Mené par ses idéaux, et bien entouré, il signe un premier album, à paraître chez microqlima (L’Impératrice, Pépite, Isaac Delusion), nourri de ses inspirations Grunge, et Solaire dans ses sonorités. Réalisé par Louis-Gabriel Gonzalez (Lomepal, Else, Mohave), et composé avec les meilleurs musiciens/producteurs de sa génération (Francis Gros, Simon-Gaspar Côte, Felower), « Amaretto » de Fils Cara est en définitive un disque rare et immense.

Doù vient ton nom de scène, Fils Cara?

J’aimais l’idée d’un prénom plus un nom. Prénom: Fils. Nom: Cara. A l’origine , ce nom vient de ma mère qui est sicilienne, je voulais porter sa bonne étoile sur ma carrière. Et il était important pour moi  de montrer mes origines à travers mon nom de scène.

Qu’est-ce qui t’a amené à la musique?

L’écriture et plus particulièrement la poésie. J’aime écrire rythmiquement. J’ai découvert le rap quand j’avais 12 ans. Mon frère jouait du piano, on a commencé à faire des morceaux ensemble qui ressemblaient plutôt à du rap. La musique me passionnait , j’ai pris le temps d’apprendre à jouer plusieurs instruments, par moi-même. Sur scène, je joue de la guitare et de la batterie.

Tu as appris à jouer de manière autodidacte?

Oui, tout à fait. On est une petite bande d’autodidactes de la musique, une énergie collective et puissante s’en dégage. 

Tu parlais de rap, quel genre écoutais-tu?

Du rap à l’ancienne, Les Sages Poètes de la Rue, notamment Dany Dan. Il reste pour moi, l’un des meilleurs rappeurs français. Sa manière de rapper est ultra drôle: beaucoup d’humour et de jeux de mots. Plus récent, SCH. Il est excellent, il a une puissance dans l’écriture et dans les choix de prod.

Au delà du rap, qu’est-ce qui t’inspire?

Mon disque est pop, il représente la musique que j’écoutais quand j’étais au lycée, les premiers disques que j’achetais: le premier album de MGMT, Oracular Spectacular, les Black Eyed Peas aussi. Philip Glass est l’un de es compositeurs préférés, j’aime vraiment son travail. En général, quand la musique est bien faite, avec amour, ça me régale.

Comment définirais-tu ton univers?

Grunge solaire: des textes simples, assez lucides, accompagnés d’une musique avec une énergie abondante qu’on arrive pas trop à maîtriser, comme le soleil. J’aime créer en groupe, ce qu’on arrive à faire en collectif est assez énorme. Au niveau de l’écriture, j’essaie de dire un maximum de choses en un minimum de mots. Le grunge solaire est un style  pour lequel il faut encore définir les contours. A l’écoute de l’album, il y a cette couleur écho à mes origines italiennes, une fois de plus, ce lien avec le soleil.

Comment décrirais-tu ton évolution de ton premier EP à ton premier album?

Une évolution naturelle. J’ai commencé à travailler avec de la musique d’ordinateur, des productions plus rap, cela me permettait une écriture plus fournie, plus longue et plus verbale. Puis j’ai découvert ma voix et mon corps pendant les tournées de mes premiers EP. J’ai découvert que je pouvais chanter, jouer de la musique. J’ai appris à défendre mes chansons sur scène, à monter mes spectacles, à faire de la musique tout simplement. J’avais besoin de faire un disque de musique , de composer et de chanter. Mon album est un album de chansons. C’est une évolution vers plus de corps, « d’organique » (grâce aux instruments), de puissance et de culture musicale, pour ne pas rester dans une boucle mais au contraire, aller chercher dans les suites d’accords  et dans l’écriture. 

Peux-tu nous parler d’Amaretto, de sa conception?

Je me suis mis en face du soleil, je l’ai regardé dans les yeux, pendant une vingtaine de minutes. J’ai appelé Louis Gabriel, un très bon ami, on a commencé à chercher des sons, fait des expériences au synthétiseur, testé pas mal de batteries et de voix…. Ça s’est ensuite construit avec l’énergie de groupe. On s’est enfermé en résidence, en différents endroits en France. Et on a créé cet album, Amaretto. une liqueur de tous ces moments qui m’ont un peu défini ces deux dernières années. Amaretto, c’est un regard assez amer sur le monde mais avec un enrobage de sucre, de paroles d’amour et d’amitié. 

Il y a aussi de la nostalgie, de vieilles chansons italiennes,  qui se mêlent à l’avant-garde…

Ça s’est fait naturellement. Au moment de la création de l’album, je baignais dans mes références italiennes: le cinéma de Cinecittà, les films avec Sofia Loren et Mastroianni, la poésie de Montale. J’ai d’ailleurs paraphrasé quelques lignes d’un de ses poèmes au début de la chanson « T’es Belle ». De plus, je voyais beaucoup ma famille sicilienne, à cette période. On a voulu exploiter les clichés mais de manière avant-garde, les mêler à une production plus contemporaine et moderne. 

Quels sont les projets à venir?

Je vais continuer à faire de la musique, parce que c’est ce que j’aime. J’ai monté un groupe incroyable avec un super batteur, un bassiste et mon frère au piano. On va se concentrer sur la tournée. 

Amaretto I Fils Cara - Disponible sur toutes les plateformes

 

Photos © Marcos Rico