Tendance Olfactive: Notes salées & Gourmandise
Avec leur facettes iodées, humides, vertes ou encore boisées, les notes salées ont toujours mis un petit grain de folie dans les compositions. Auparavant surtout utilisées pour évoquer l’évasion, le grand air, la fraîcheur ainsi que la pluie et l’humidité, elles prennent désormais une autre dimension pour traduire une toute nouvelle gourmandise.
Dans la palette, les notes salées vont agir comme des exhausteurs d’odeurs et apporter contraste et vibration à un parfum. Si le sel n’a pas d’odeur rappelle Alienor Massenet (Parfumeur chez Symrise), chaque parfumeur a ses propres recettes pour faire ressortir la note salée dans une composition en jouant avec les facettes de certains ingrédients. Des bois comme le cashmeran, des épices telles que le poivre Timut et le curcuma, des notes aquatiques ou minérales comme la Calone, l’absolu fucus ou encore l’immortelle, et la liste est loin d’être exhaustive, tous ont leur singularité pour saler un parfum en évoquant l’air vivifiant des embruns, un plongeon dans l’océan ou encore le goût de l’eau de mer sur la peau. Aujourd’hui, l’utilisation de nouvelles notes vient apporter une nouvelle gourmandise aux créations.
Exhausteur de goût comme le sel en cuisine, les notes salées soulignent les facettes gourmandes des fruits, amènent en tête une fraîcheur addictive alternative aux hespéridés, boostent les fleurs en cœur d’une fragrance et bien sûr s’accordent très bien aux notes vertes. « En Asie par exemple, il n’est pas rare de mettre du sel sur les fruits comme la mangue et les agrumes » rappelle Alexandra Carlin (Parfumeur chez Symrise). Et la synthèse n’est pas en reste : la Filbertone et sa note de noisette grillée avec une touche de sel, l’Helional utilisé dans les accords marins et de fruits d’eau ou pour une note ozonique, ou encore le nouveau Flowerpool® avec ses notes marines aldéhydées. Si la notion de gourmandise est depuis longtemps installée en parfumerie, il n’est pas évident de renouveler le genre. Les notes salées apparaissent alors comme un moyen de proposer de nouvelles impressions, en jouant par exemple sur les textures, pour apporter une gourmandise différente et mesurée.
Le cas particulier des légumes. Si la betterave, le petit pois ou encore la citrouille sont déjà apparus sous forme d’accords dans certaines créations, la science permet désormais d’obtenir des essences au plus proche de la nature. La collection Garden Lab de Symrise, élaborée à partir de sous-produits de l’industrie alimentaire a ainsi permis d’obtenir des essences d’artichaut, d’asperge, de poireau, de chou-fleur et d’oignon. Ces nouvelles essences très concentrées sont source d’audace et de créativité. L’asperge avec ses tonalités de vert salé et ses facettes noisette et céréales apporte texture et gourmandise. Le poireau avec ses nuances moussues d’algues et de champignon s’harmonise à la perfection dans les compositions de fruits tropicaux. Le chou-fleur et ses notes crémeuses épicées apporte velouté et profondeur à de la vanille et de l’héliotrope. Et l’upcycling n’a pas fini de surprendre. Utilisé sur les drèches de santal d’Australie, il révèle « une étonnante note salée, légèrement curry, très différente du santal et qui rappelle les copeaux de chêne » explique Alexandra Carlin.
Merci à Symrise.
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