OLIVIA RUIZ DONNE LA RÉPLIQUE

Olivia Ruiz revient sur le devant de la scène après sept ans d’absence avec un nouvel album « La Réplique ». Pendant cette période, elle n’a pas cessé de créer, que ce soit à travers ses deux romans à succès ou avec sa participation au spectacle « Bouches Cousues » sur les planches des théâtres. Son retour est une expérience musicale intense, mêlant des rythmes latins envoûtants à des sons électroniques percutants, une invitation à résister aux pressions sociales. Avec son style unique, Olivia Ruiz continue d’inspirer et de captiver.

 

Parlez-nous de votre dernier album. Quelle est l’histoire derrière cet enregistrement et quelles ont été vos principales inspirations ?

Après avoir sorti mon deuxième roman, avoir achevé la tournée de la lecture musicale qui allait avec et terminé le spectacle Bouche Cousu, mon équipe musique – j’ai une équipe dédiée dans chaque domaine : une équipe livre, une équipe disque et une équipe cinéma – avait envie d’un nouveau disque, de repartir en croisade défendre mes chansons. Mon manager a eu l’idée de m’enfermer quelques jours avec deux compositeurs, trois jours après, on est revenu avec 6 chansons. Les chansons sont arrivées très vite. On n’avait pas vraiment de projet concret, on ne s’est pas dit qu’on allait sortir un disque à telle date.  On s’est juste dit : « voyons ce qui se passe quand on retourne en studio pour faire des chansons ».

Le style est un peu différent de ce qui a été fait auparavant…

Cet album reste quand même dans une continuité, même si effectivement, certains morceaux sont un petit peu plus creusés dans la musique électronique. Si on regarde d’un peu plus près mes albums précédents, la musique électronique est déjà partout, que ce soit avec Buck 65 le rappeur canadien qui avait produit la chanson Elle Panique ou le morceau Le Saule Pleureur, ou encore dans le dernier album avec le premier extrait Mon Corps, Mon Amour, un morceau complètement conduit par un gros clavier électronique. Il y a quelque chose qui me semble finalement,  s’inscrire dans une continuité quand je me penche un petit peu sur les disques précédents. Il y a peut-être aussi le fait que les chansons évoquent énormément le corps, dans le rapport qu’on entretient avec lui et dans le rapport que la société a aujourd’hui à celui-ci aussi. J’avais cette envie d’aller titiller très concrètement certaines parties du corps et c’est vrai que la musique électronique propose des choses qui répondent à ça. On est sur des choses qui viennent réveiller, piquer, titiller, déranger certaines parties du corps.

Quelle est votre approche de la scène et des performances en direct ?

C’est la partie amusante quand on a en tout cas suffisamment de moyens pour concrétiser ses rêves. Pour l’émission Quotidien, j’avais envie de quelque chose d’un peu amusant, de ludique. C’est pour ça que j’ai eu l’idée de ces capes, pour arriver totalement dissimuler et laisser planer le doute sur qui était qui. J’aime écrire des spectacles, j’aime créer des événements à l’intérieur. C’est vraiment la partie la plus amusante puisque tout est déjà dans la boîte, on n’ a pas la pression qu’on peut avoir quand on achève l’enregistrement d’un album ou les mix, où on est toujours plus ou moins dans une forme d’urgence parce que il y a un budget à respecter … Et là c’est vrai qu’on est dans quelque chose de très agréable à construire. Il y a cette volonté effectivement de toujours surprendre et d’aller chercher des idées un peu inattendues. On s’amuse davantage dans l’inattendu. Et quand on s’amuse davantage, ça se voit. Voilà comment je réfléchis tout ça.

Comment percevez-vous l’industrie musicale aujourd’hui par rapport à vos débuts ?

Je suis très détachée de tout ça ! Mais mon choix de quitter une énorme major dans laquelle j’étais depuis 20 ans pour rejoindre un petit label indépendant, raconte ma démarche. C’est vrai que j’avais envie de retrouver quelque chose d’un petit peu plus artisanal, d’un petit peu plus à échelle humaine. Ce qui m’a permis de choisir chacun de mes attachés de presse, puisque ce sont des indépendants avec lesquels je travaille sur un temps donné. Bref… c’est une industrie qui a ses codes. Moi, j’ai organisé mon projet dans quelque chose de bien à moi et qui est indépendant d’une forme de système, même si bien sûr, les mises en ligne sur les plateformes sont des choses qui s’orchestrent aujourd’hui, au même titre que qu’on met un album dans les bacs.

Justement , que pensez-vous des plateformes de streaming et de leur impact sur les artistes ?

Je suis la première à acheter beaucoup plus de disques en téléchargement, qu’en physique. Comme je collectionne les vinyles, j’achète quand même pas mal de disques, mais dans ce format plus qu’en format CD. Et c’est vrai que ce changement d’habitude peut parfois me peiner dans le sens où moi, je travaille mes pochettes et mes livrets avec un immense soin. On n’a pas accès à cette partie là quand on écoute la musique en streaming ou qu’on la télécharge. Je trouve que c’est dommage de désacraliser l’objet. Surtout pour les artistes qui y mettent beaucoup de soins et proposent un objet artistiquement travaillé du son jusqu’aux détails visuel.

Vous serez à l’affiche du Printemps de Bourge. Quelle est votre histoire avec ce festival ?

La première fois que je suis allée à Bourges, c’était en 2005 ou 2006. L’histoire est belle à Bourges. Nous avions aussi créé le groupe Les Françoise avec mes collègues, Camille, Jeanne Cherhal, La Grande Sophie, Rosemary du groupe Moriarty et Émilie Loizeau. J’ai présenté Bouche Cousue pour la réouverture du Grand Théâtre. Donc voilà, il y a quelque chose qui est effectivement de l’ordre de la construction d’une histoire. C’est réjouissant de savoir qu’on a des rendez-vous comme ça et qu’on nous fait confiance.

Comment percevez-vous le rôle de la musique dans la société contemporaine ?

Je pense qu’elle apporte la même chose que la littérature ou le cinéma. Elle peut être un exutoire, elle peut être un échappatoire, elle est un voyage immobile, à portée de main et qui ne coûte presque rien. Elle est précieuse. Elle est une façon de laver son esprit, d’oublier ses soucis le temps d’une écoute. La musique, c’est quelque chose qui est sauve. En tout cas en ce qui me concerne.

Pensez-vous à votre carrière dans les années à venir ?

Je travaille d’une façon assez instinctive et mon destin jusque-là, m’a aidé à trouver les bons chemins. Les rencontres ont beaucoup orienté mes chemins et j’aime bien me dire que la vie est pleine de surprises et que tout peut arriver. C’est vrai qu’aujourd’hui je me dis que c’est un peu fou. Mon premier roman est en cours d’adaptation pour devenir une grosse série. Je fais une apparition en Édith Piaf dans la nouvelle série de The New Look avec John Malkovich et Ben Mendelsohn. Je sors mon disque en même temps. Je suis impatiente d’écrire mon troisième roman, j’ai eu maison d’édition qui me fait confiance et qui est tombée amoureuse de ma nouvelle idée. Je me sens chanceuse. Je pense pouvoir avancer sereinement en me disant que les choses se mettront en place presque d’elles-mêmes et que la vie décidera pour moi de la prochaine création : plutôt un livre, plutôt un disque ou je ne sais quoi d’autre.

Quels sont les projets à venir ?

Je continue la promo de l’album. Les répétitions pour la tournée puisqu’on fait un avant tour avant de lancer les festivals qui commencent à Bourges mais qui continuent jusqu’à la fin de l’été. Et puis septembre, la création du coup plus complète du spectacle total, c’est-à-dire du concert entier, qui démarrera à mi-octobre.

Un livre de prévu ?

Et un livre dès que j’aurai le temps de l’écrire. Peut-être pas tout de suite !

La Réplique I Olivia Ruiz
@oliviaruizofficie

Olivia Ruiz sera au Printemps de Bourges le 25 Avril 2024.
Plus d’informations: www.printemps-bourges.com