Poppy Fusée, un aller simple dans les étoiles

Après avoir été la moitié du duo Part-time-friends, Pauline Lopez de Ayora déploie ses ailes en solo. Rebaptisée Poppy Fusée, elle nous emmène avec douceur, dans son univers mélancolique et coloré avec l’EP La Lune.  On y parle paranormal, bateau qui coule mais surtout d’amour et de guérison sur des mélodies épurées. Une invitation à planer dans son monde imaginé poétiquement pop.

Pourquoi Poppy Fusée?
Poppy est le surnom que mes amis me donnent depuis très longtemps. Et Fusée, par rapport à Pesanteur, mon premier titre, le projet de base. Je n’avais pas forcément de suite dans les idées à ce moment là,  j’avais juste envie de faire exister ce morceau. J’ai donc choisi un nom cohérent avec l’univers de Pesanteur.

Justement, pourquoi avoir choisi Pesanteur comme premier titre?
J’ai fait partie du groupe Part-time-friends pendant pratiquement 15 ans. Avant la création du groupe, je ne faisait pas de musique. Il y a deux ans, on s’est séparé. C’était pour moi la fin de la musique, je pensais vraiment arrêter.  Quelques temps plus tard, j’ai retrouvé ce titre dans mes mails… je l’avais écrit il y a longtemps avec un de mes meilleurs amis d’enfance,  Clément Doumic (le guitariste du groupe Feu Chatterton). L’envie de faire exister ce morceau a été plus forte que tout. Je voulais le sortir, sans penser à l’EP.

Comment s’est passée la transition de membre d’un groupe à artiste solo?
C’est différent. Le côté scénique me plaît moins. Être seule sur scène est un peu moins plaisant. Par contre pour le côté artistique, c’est beaucoup plus simple de faire des choix. Au sein d’un groupe, on doit gérer les egos de chacun, dont le mien. Là, je suis la seule à décider.

Lors de la première présentation de ton EP, tu n’étais pas seule sur scène…
Oui, c’était la première fois que je jouais avec Guillaume alias Alto. Il a été ma moitié et mon pilier sur cet EP. Nous avons composé tous les titres ensemble et il les a mixé et produit. L’intégrer dans le live fait sens. Et c’était beaucoup plus confortable pour moi, j’ai vraiment apprécié ce concert!

Cette collaboration va t-elle continuer?
J’avance pas à pas. Il y aura peut-être un album par la suite mais ce n’est pas encore décidé… je ne sais pas encore comment, avec qui, pourquoi… Mais je pense qu’il sera dans le process de l’album: sur cet EP, on a posé les bases d’un univers solide. J’aimerais continuer avec lui et peut-être que  d’autres personnes viendront se greffer au projet. 

Il y a t-il un début de création d’album? Des chansons?
Pas du tout. J’ai une façon de travailler assez particulière. Je suis incapable d’écrire des chansons, seule chez moi. J’ai plein de notes, des vocaux dans mon téléphone, des petits bouts de choses qui deviendront des chansons. Mais j’ai besoin d’être en condition pour écrire, me dire que là, je suis dans un studio et que j’ai 4 jours pour écrire. J’ai besoin d’un cadre. 

Quelles sont les inspirations derrière La Lune?
La Lune a été un peu comme de l’automédication. C’est un EP de transition, qui commence par  Pesanteur, un titre ancien, en anglais, alors que tous les autres titres sont en français. J’y parle beaucoup de guérison. Quand le groupe s’est séparé, il y a eu un deuil à faire, des blessures à panser, de vieilles plaies se sont  ajoutées… des moments assez compliqués. Ces chansons sont venues soigner ces égratignures. 

Tu gères la direction artistique (pochette du single, photos, vidéos…) dans sa globalité, tout contrôler est un besoin?
Ce ne sera pas toujours le cas. Mais là, j’ai eu besoin de faire moi-même mes pochettes, de co-écrire mes clips… ça me tenait à cœur. Je ne sais pas combien de temps durera ce projet et j’ai envie de me faire plaisir. Je suis un à stade où je peux encore tout gérer moi-même mais si cela prend de l’ampleur, je n’aurai aucun problème à déléguer.

Ne serait-ce pas un moyen de maîtriser ta nouvelle identité?
C’est tout à fait ça. Il y a besoin de contrôler et préciser mon image. Aujourd’hui, personne ne sait mieux que moi, ce que je veux dire et incarner. J’ai la chance de pouvoir le faire, mon label me laisse cette liberté et m’accompagne.

Poppy Fusée n’est pas seulement une chanteuse: illustratrice, apicultrice et tarologue… Comment fais-tu pour tout gérer?
Je ne gère pas! Il va falloir que j’apprenne… L’année dernière, je me suis rendue compte que c’était le chaos. J’ai du mal à me structurer, je vais devoir prioriser. En 2023, la musique sera ma priorité. Mais ces activités sont complémentaires, la musique seule ne me suffit pas pour être épanouie. J’ai besoin de tout ça.

Quels sont les projets à venir?
Il va y avoir du live! Parce que j’ai trouvé un tourneur. Et cette année,  j’ai la chance de faire parti d’un petit groupe que soutient la SACEM en accompagnement de carrière. Il y aura des premières parties – de November Ultra et de Barbara Pravi – qui se préparent. Et je pense, la création d’un album en 2023…