please, le nouveau visage rock de la scène parisienne

En 2009, Louis, Dylan et Aristide profitent d’une soirée organisée par leur collège pour maltraiter de bon cœur les tubes ultra-pop que sont « Sympathy For The Devil » et « Hey Joe », devant un parterre de pré-adolescents indignés. Une catastrophe suffisamment maîtrisée pour les décider à ne jamais abandonner leur passion pour une vie confortable. Finalement rattrapés par le système, ils piétinent cette promesse quelques années plus tard en intégrant chacun une Grande École, menant ainsi des études mornes loin des excès de sexe, de drogues et de rock n’roll auxquels ils aspirent pourtant depuis leur tendre enfance.

L’histoire aurait pu s’arrêter là si le destin ne les avait pas réunis à nouveau en 2019, lorsqu’un chanteur trop timide pour affronter le public ô combien exigeant du Supersonic les prie d’assurer le concert à leur place. Galvanisés par cet évènement aux apparences insignifiant, ils enterrent définitivement leurs ambitions matérialistes et partent s’exiler un été en Normandie pour enregistrer la musique dont ils ont toujours rêvé. Porté par une voix puissante et des compositions maîtrisées, Please redessine les contours du rock d’une manière résolument pop à mi chemin entre Daryl Hall & John Oates et Tame Impala. Déjà remarqué en festival grâce à leur énergie contagieuse et un style tout droit sorti de Phantom Of The Paradise, le trio s’est vite imposé dans la scène parisienne avec un premier EP ambitieux qui fleure l’amour à vingt ans et l’espoir qui résiste.

Un riff de clavier à la Hall & Oats, des guitares fuzz tranchantes, et un cri du coeur qui transmet une énergie brute et directe; c’est le résultat de la rencontre entre Please et Max Baby (Kirin J Calinan, Hannah Jadagu, Ichon…) qui apporte sa science du son et réalise le deuxième EP de Please à paraître en septembre 2024. Avec Flashlight, Please s’épure mais s’épaissit. Après un premier disque qui les a menés sur la route des festivals, le groupe s’est inspiré d’une expérience scénique chaotique où le public était rétif et les conditions extrêmes. A la manière d’un « Stage Fright » de The Band, Flashlight parle des sensations changeantes de la scène entre excitation, blocage, et désir d’aller convaincre un public non acquis à sa cause. La magie opère, ou pas, mais à chaque fois la relation public-artiste est un combat à mener.

 

Flashlight I Please
@pleasetheband