Ethan James Green : le regard d’une génération au service du Calendrier Pirelli
À seulement 34 ans, Ethan James Green s’impose comme l’un des photographes les plus emblématiques de sa génération. Né dans le Michigan et désormais basé à New York, cet artiste au style raffiné et intimiste a conquis le monde de la mode et du portrait grâce à son talent pour capturer l’essence de ses sujets. En 2025, il rejoint la prestigieuse lignée des 43 photographes ayant marqué l’histoire du Calendrier Pirelli depuis sa création en 1964. Pour cette 51ᵉ édition, Green a bénéficié du soutien de Tonne Goodman, ancienne rédactrice mode de Vogue, en tant que directrice de la mode et consultante créative. Ensemble, ils ont orchestré un projet qui mêle classicisme et modernité, dans la lignée des œuvres qui ont fait la renommée de Green. Connu pour ses portraits en noir et blanc, où s’expriment une élégance naturaliste et une proximité troublante avec ses modèles, il offre une vision inédite de la beauté et du style. Entre collaborations avec Louis Vuitton, Dior ou Alexander McQueen, portraits de stars telles que Rihanna ou Christy Turlington, et explorations audacieuses des identités contemporaines dans ses livres Young New York et Bombshell, Ethan James Green continue de redéfinir les codes de la photographie. Alors que le monde de l’art le célèbre dans des institutions comme la National Portrait Gallery ou le Brooklyn Museum, il cultive également un esprit de communauté en dirigeant la New York Life Gallery, espace dédié à l’avant-garde artistique. Dans cet entretien, le photographe revient sur l’expérience unique de concevoir le Calendrier Pirelli 2025, son approche photographique et la manière dont il réinvente les standards du glamour pour refléter l’époque actuelle.
Comment avez-vous découvert que vous aviez été choisi pour réaliser le Calendrier Pirelli 2025 ?
J’ai découvert cela en février, le jour de mon anniversaire. L’équipe Pirelli m’a appelé, sans savoir que c’était mon anniversaire. C’était un cadeau inattendu. Être inclus parmi ce groupe de photographes légendaires qui ont photographié le Calendrier avant moi – dont beaucoup m’ont inspiré dans mon approche de la photographie. C’est un immense honneur et une marque de reconnaissance.
Vous êtes-vous inspiré des Calendriers précédents ?
J’étais particulièrement enthousiaste à l’égard des photos de Richard Avedon et Herb Ritts des années 1990, qui capturent vraiment les modèles et créent des images belles et intemporelles. C’était une grande partie de ce que je voulais accomplir : quelque chose que les personnes pourront regarder dans 20 ou 30 ans et qui ne semblera pas dépassé, et qui, je l’espère, sera référencé dans le futur.
Comment vous est venue l’idée du concept « Refresh and Reveal » ?
Notre idée générale de la beauté s’est tellement élargie par rapport à ce qu’elle était autrefois. J’étais enthousiaste à l’idée d’explorer la beauté d’aujourd’hui et de pouvoir la présenter dans un contexte comme celui du Calendrier Pirelli, qui l’a toujours célébrée. Nous avons appelé le concept « Refresh and Reveal » parce que nous revenons aux origines du Calendrier et célébrons le corps de nouvelles manières qui reflètent le moment actuel.
Comment vous êtes vous approché du casting ?
Le casting représente la variété et la diversité sous toutes ses formes, avec des acteurs, des artistes, des chanteurs et des mannequins de différents âges et nationalités. Le casting a toujours été une partie importante de mon travail, et j’ai la chance d’avoir travaillé avec de nombreux modèles Pirelli sur différents projets au cours de ma carrière. D’autres étaient des personnes avec qui je travaillais pour la première fois. Mais tout le monde s’est engagé dans le concept du projet, a fait confiance à l’équipe et nous a permis de réaliser des images époustouflantes. La leçon la plus importante que j’ai apprise en tant que photographe est que l’on obtient la meilleure photo lorsque le sujet se sent à l’aise. Même si je donne beaucoup de directions pendant la séance, je laisse aussi beaucoup d’espace à ceux que je photographie pour travailler avec moi et me donner des retours. J’ai toujours été très collaboratif et ouvert, et c’est l’une des choses sur lesquelles je me suis concentré dans le Calendrier Pirelli.
Pourquoi avez-vous voulu vous inclure dans le Calendrier ?
Je me suis mis dans le Calendrier parce que la seule personne à qui je pouvais dire d’être complètement nue, c’était moi-même. Être nu devant autant de personnes était assez libérateur.
Vous avez réalisé le Calendrier à Miami, dans l’Historic Virginia Key Beach Park. Quelles ont été les plus grands défis lors des prises de vue ?
Nous avons fait les premières prises dans la première moitié de mai et celles suivantes en juin. En mai, le ciel était toujours dégagé. En juin, nous avons eu beaucoup de pluie. En réalité, c’étaitfantastique parce que la pluie a apporté plus de variété à nos photos sur la plage. Mais la météo n’était pas le seul défi. Pour la photo sur la plage de Vincent Cassel, par exemple, nous sommes allés très loin dans l’eau. Pour une autre prise, j’ai été longtemps sur la marche la plus haute d’une échelle d’environ 6 mètres.
Comment cela a-t-il été de travailler sur le Calendrier Pirelli par rapport à vos autres travaux ?
Je sens que tout mon travail provient de la même source d’inspiration, donc je constate souvent que mes projets personnels influencent mon travail dans la mode et vice versa. Par exemple, j’ai récemment publié mon deuxième livre, Bombshell, qui est également une exploration de la sexualité des modèles et de la manière dont ils l’expriment devant la caméra. Il y a définitivement un écho de cela dans mon approche d’un projet comme Pirelli. La collaboration est vraiment importante dans mon processus et les modèles ont été des participants actifs dans la création des images avec moi.
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