Pochette surprise, L’album qui veut surprendre

Danseuse de formation, Aliashka a travaillé avec des chorégraphes tels que Blanca Li, Damien Jalet, Sidi Larbi Cherkaoui, Kamel Ouali, Mourad Merzouki ou encore Hofesh Shechter. Elle commence la musique par l’écriture quand au collège elle écrit des poèmes qu’elle fredonne. Elle apprend  à chanter auprès du ténor tahitien Peterson Cowan, professeur de chant et artiste lyrique. Après de multiples expériences musicales, Aliashka dévoile un premier album concept « Pochette Surprise » à la fois pop, urbain, groovy et poétique.

Peux-tu nous parler de tes débuts?

Je viens de la danse et c’est en tant que danseuse que j’ai nourri un rapport très profond avec la musique. Un jour, je suis partie en studio pour enregistrer une musique pour un solo de danse. Cette ambiance m’a tout de suite attirée. J’ai commencé à écrire très jeune et j’ai eu envie de chanter mes textes. Le compositeur avec qui je travaillais m’a encouragé à le faire. J’ai écris avec lui mes premières chansons. J’ai pris des cours de chant  pour prendre confiance et maîtriser ma voix. Au fil du temps j’ai essayé plein de registres différents: rock, électro, urbain pour au final créer l’album « Pochette Surprise ».

A quel âge as-tu commencé à écrire?

A  7-8 ans, j’écrivais déjà des petits poèmes et des nouvelles. Ma grand-mère en écrivait aussi. Je crois qu’inconsciemment, elle m’a influencée. La littérature et la poésie ont toujours été très présentes dans ma vie. Le format chanson est venu il y a 10-12 ans, quand je suis entrée en studio.

Tu n’avais jamais songé à la chanson avant ce moment précis?

Non, jamais. J’étais très introvertie. Je ne parlais pas beaucoup. Ce moment a été un « switch » dans ma personnalité et dans mon caractère. Découvrir et utiliser ma voix m’a donné confiance en moi.

Comment décrirais-tu ta musique?

C’est de la pop. Culturellement, la pop est un style populaire qui va vers le plus grand nombre. C’est ce que j’ai envie de faire: partager mes chansons, des messages, des émotions. Ma pop a des influences électro, traditionnelle, orchestrale. C’est un peu une synthèse de tout ce que j’écoute.

La danse tient un grande place dans ta vie. Te sens-tu plus chanteuse ou danseuse?

La danse est ma racine. Quoique le sport est arrivé avant. Je faisais du patinage artistique. J’ai une éducation au corps et au sport très ancrée. Tout est un prolongement: le chant, la voix, l’écriture nourrissent mes propositions et mes écrits.

Tu as un véritable univers. Quelles sont tes inspirations ?

Mes influences musicales vont de Björk à Richard Gotainer en passant par Serge Gainsbourg ou Oxmo Puccino. C’est très éclectique. En général, j’écoute des artistes à textes. Je lis beaucoup. Je suis très attachée à Victor Hugo. Je me nourris de plein de choses, d’expositions, des gens…. j’aime regarder les gens et ce qui m’entoure en général. Je suis également très spirituelle.

Tes shows sont très théâtraux…

J’aime interpréter des personnages, raconter des histoires. Cela me permet de rendre le tout moins sérieux. Je fais les choses pour m’amuser. L’idée est de construire une trame narrative pour proposer un spectacle au delà d’un simple concert. Depuis petite, je regarde les films de Charlie Chaplin et Buster Keaton, ils jouaient énormément avec les expressions, le corps et le mouvement. Du coup pour moi,  c’est naturel. Je ne peux pas l’expliquer. C’est d’ailleurs une bonne chose, cela veut dire que ce n’est pas calculé.

Peux-tu nous parler de ton album Pochette Surprise?

Comme son nom l’indique, c’est une pochette surprise. On ne sait pas trop ce qu’il y a dedans avant de l’écouter. Il y a une unité musicale, le fil conducteur est ma voix mais il y plusieurs histoires et des influences différentes. C’est mon premier album, une synthèse de mon parcours avec des morceaux doux, d’autres plus énergiques ou théâtraux. Mon but était vraiment de surprendre.

Ressens-tu la même chose sur scène quand tu danses et quand tu chantes?

C’est très différent. Les préparations physique et mentale ne sont pas les mêmes. J’ai l’impression d’être plus à nu en tant que chanteuse. Je danse depuis longtemps, je suis beaucoup plus à l’aise. Par contre, je me découvre encore en tant que chanteuse, je sors de ma zone de confort mais j’aime ça!

Quel est le titre qui te représente le plus?

C’est très délicat de choisir un morceau plutôt qu’un autre. Ils représentent tous quelques choses de différents. Je dirais « Touché saoulé ». Ce titre parle de la rencontre avec l’autre. Et à cet instant précis, rencontrer réellement quelqu’un, c’est quelque chose qui me manque. On se croise mais on ne se regarde plus.

Tes clips sont très visuels et créatifs…

Dès l’écriture, j’ai plein d’images en tête. Pour la réalisation, généralement je commence par faire un moodboard avec des images de référence pour partager mes idées l’équipe. De là chacun apporte sa patte, tout en restant fidèle à mon univers. C’est un véritable travail en commun. Pour le clip Fou, on voulait quelque chose de très cinématographique. On a vu les choses en grand, ce qui a nécessité pas mal de moyens techniques. Mais on n’a pas le même budget pour chaque projet, il faut parfois user de systèmes D et surtout puiser plus loin dans la créativité. J’aimerais pour réaliser un clip par chanson mais on est loin d’avoir à disposition des milliers d’euros, alors on fait preuve de beaucoup d’imagination!

Le rose est très présent dans tes costumes, ton make-up, tes clips. Qu’est-ce que représente cette couleur pour toi?

J’aime la couleur en général, c’est joyeux et je trouve le rose très  esthétique. Au sortir de la seconde guerre mondiale, les garçons portaient du rose parce que c’était une couleur forte. Le bleu était attribué aux filles car plus doux et élégant. Aujourd’hui, la tendance s’est inversée et certains hommes refusent de porter de rose car considéré comme trop féminin! Ça me fait sourire de véhiculer cette  image « girly » qui finalement un faux message. J’aime jouer avec cette structuration sociale culturelle. Et je trouve que le rose me va très bien  au teint, c’est une couleur très douce. Le clip Chut est très rosé. Le sujet de cette chanson est très profond: la façon dont il conçoit d’être. Et le mot « chut » est une manière de dire « laisser nous faire ce que l’on veut ». Je voulais amener ce message avec beaucoup de douceur, sans agressivité.

Quels sont les projets à venir?

Un concert est prévu en juin et l’idée serait de partir sur une tournée française à  la rentrée de la saison prochaine, participer à des festivals cet été, faire vivre les morceaux sur scène, rencontrer le public et voir où tout cela nous mène. Je me laisse un peu guider, l’industrie est assez incertaine en ce moment, je ne me projette pas trop loin. J’essaie de rester réaliste, je continue à produire, je vais à la rencontre de musiciens et compositeurs… Je travaille sur plusieurs versions des morceaux actuels, j’anticipe des formats différents parce que je suis amenée à jouer sur divers plateaux et je dois m’adapter. Ce sont des contraintes qui nourrissent ma proposition musicale. Et je travaille sur mon deuxième album!

Une petite exclusivité sur le prochain album?

Pour l’instant, j’ai pas mal de textes. Je veux présenter un album plus affirmé. Avec la scène, je prends conscience de ce qui marche ou pas.  Et surtout fans quoi je me sens le mieux. Le prochain album sera le prolongement de Pochette Surprise mais avec un côté plus personnel .

 

Pochette Surprise, Aliashka
Disponible sur toutes les plateformes